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Retour sur une grosse route
Nous quittons bientôt nos
petite routes vietnamiennes pour pédaler sur la route
principale reliant Hanoi a Saigon. C'est de la folie, la route
en elle même ressemble à une départementale
de chez nous mais le trafic qui y passe est impressionnant
: bus, camions, buffles, vélos, motos, chèvres,
piétons, tuk-tuk, et on en passe.
Les gens conduisent n'importe comment et le risque de crash
est permanent pour les Vietnamiens mais finalement nous mêmes
ne nous sentons pas si en danger que ça. Les klaxons
ne s'arrêtent jamais... De toutes les façons,
au Vietnam, le bruit ne s'arrête jamais, on a l'impression
que les gens sont habitués au bruit. Même dans
les petits villages, lorsque les gens parlent entre eux, ça
dégage déjà beaucoup de décibels
! Par contre dans les familles les gens sont très calmes
et il n y a jamais de cris, de pleurs, malgré les nombreux
enfants.
Nous pestons car notre carte n'est pas assez précise
et nous faisons toujours beaucoup plus de kilomètres
que ceux indiqués sur la carte !!! Nous voudrions prendre
des routes parallèles mais les gens nous indiquent
toujours la route principale...
Les gens sont nombreux a venir nous accoster pour savoir d'où
nous venons, ce qu'il y a dans notre remorque, mais en fait
ils ne sont pas tres intéressés par nos réponses
et c'est le seul fait de nous parler en anglais qui les intéresse.
Sur la route, les "hello" fusent à grande vitesse et
si on ne répond pas à tout le monde, on entend
encore des "hello" criés au loin derrière nous
!
Les bonnes pauses vietnamiennes
Sur la route au Vietnam, les occasions
de s'arrêter ne manquent pas, surtout lorsqu'il fait
36 degrés à l'ombre !!! Les Vietnamiens adorent
s'arrêter discuter dans les cafés tout le long
de la route et ça toute la journée, nous en
profitons donc nous aussi en dégustant les délicieux
sua chua (yaourts) et bières. Le midi nous mangeons
dans des petits restaurants, si on peut appeler ça
un restaurant, l'hygiène n'est pas au rendez-vous,
mais nous n'avons jamais été malades. Le soir
nous mangeons volontiers de bons nems avec des frites maison
(Car on en a marre du riz à la longue !, Maud rajoute
que les nems étaient rares).
Accueil dans une famille vietnamienne
Une fois, un jeune garçon
nous accoste en vélo, comme ça nous arrive tous
les jours. Sauf que celui-ci est très intéressé
par nos réponses et parle bien anglais. Il nous propose
de venir dans son village, nous sommes ravis. Nous sortons
donc de la route principale pour retrouver tout le charme
d'une petite route dans les rizières, qui nous conduit
dans un petit village très mignon, que les voitures
ne pourrons jamais venir détériorer tellement
les rues sont étroites. Ici, nous rencontrons Phuong,
une jeune fille de 23 ans professeur dans un collège.
Phuong parle admirablement bien anglais et nous servira de
traductrice pendant toute la soirée. Nous sommes d'abord
invités par la famille de Tuan (le jeune en vélo)
puis ensuite on nous dit qu'on dormira sans la famille de
Phuong et puis finalement chez l'oncle de Phuong, bref on
ne sait pas exactement où nous dormirons, mais nous
voyons que l'hospitalité vietnamienne est sans borne.
Le village entier se presse aux portes de la maison de la
famille, car les Vietnamiens sont très curieux. Au
Vietnam, tout le monde rentre chez tout le monde sans demander
la permission, la pièce principale de la maison se
retrouve donc vite envahie par de nombreux enfants et adultes.
On apercoit même des enfants en haut d'un arbre dans
la cour voisine qui ne veulent pas perdre une miette de ce
que font ici ces deux étrangers sur une drôle
de machine !!!
Pendant la préparation du repas, Maud demande à
notre hôtesse s'ils mangent du chien en désignant
les petits chiots qui courent dans la maison, elle nous répond
"oui" d'un air ravi, genre "Vous en voulez pour
ce soir?", Maud fait bien comprendre que non. Bref, nous mangerons
finalement du poisson et du riz tous ensemble, assis par terre,
ce qui nous rappelle le Maroc sauf qu'ils utilisent les baguettes
pour manger, ce que Maud ne maîtrise toujours pas. Le
soir les gens prennent le mètre pour nous mesurer et
touchent les poils de Matthieu avec dégoût...
Ici les gens se couchent tard et tout le monde nous observe
en train de nous endormir sur un lit de bois qu'on nous a
offert pour la nuit ( les Vietnamiens n'ont pas de matelas...)
Le lendemain matin, les gens se lèvent très
tôt, avec le soleil, nous avons un message de Phuong
qui nous souhaite bonne chance.
Nous quittons donc notre petit village, touchés par
l'accueil naturel des gens.
Perdus sur la route côtière
Nous profitons d'une petite route
qui part vers la mer pour quitter la grande route. On ne sait
pas trop où elle va, mais nous devons aller au sud
et en suivant la mer plein sud, on devrait retrouver nos moutons...
Ici, tout est calme et paisible, nous ne sommes pas dans le
même Vietnam, il fait très chaud et une petite
baignade dans la mer nous rafraîchit à peine.
Nous faisons une sieste et des vieilles dames nous réveillent
30 minutes plus tard, elles nous entouraient et discutaient
ensemble en se demandant sans doute ce que nous faisions là.
Nous avons de bonnes crises de rires, car elles s'obstinent
à nous parler en vietnamien, alors nous leur parlons
en français et ainsi de suite sans rien comprendre...
elles se demandent ce qu il y a dans la remorque, alors Maud
leur fait croire qu il y a un bébé, et qu il
de faut pas faire de bruit, chut! chut! elles la regardent
avec de grands yeux bridés et quand Maud ouvre la remorque
elles explosent de rire, comme quoi il n y a pas besoin de
se comprendre pour faire des blagues.
Nous reprenons donc la route, Il y a plein de petites routes
partout et nous faisons sans doute de gros détours,
mais quel plaisir de pédaler sur ces petites routes
et de rentrer dans ces petits villages où les gens
sont si accueillants. Les villages nous rappellent la France,
toit en tuile, petit jardinet, muret, eau au puits, on imagine
que la France de nos grands-mères pouvait ressembler
à cela. Comme d habitude nous faisons la route, accompagnés
d'enfants à vélo et d'un pépé
qui nous montre le chemin.
La route de la frontière
Apres Vinh, notre dernière
grosse ville vietnamienne, nous bifurquons vers l'ouest pour
gagner les montagnes et le Laos, nous quittons le Vietnam
en pleine modernisation et industrialisation pour des petits
villages plus calmes. La route est vraiment magnifique, par
contre il fait une chaleur du diable (39 degrés) et
les premiers kilomètres de côte sont durs. Heureusement
nous trouvons de temps en temps des cascades qui nous rafraîchissent
bien et qui nous permettent de refaire le plein des gourdes...
La route est en pleine construction et les ouvriers dorment
ici dans des petites cahutes juste sur la falaise.
Un midi nous faisons une découverte surprenante. Nous
nous sommes arrêtés pour manger dans un boui
boui, Maud est partie se laver les mains dans l'arrière
boutique, elle revient un peu bizarre et dit "Matthieu, il
y a deux ours dans la cuisine...", je la regarde pour voir
si elle se porte bien et nous nous dirigeons ensembles vers
l'arrière cuisine. En effet, dans 2 grosses cages,
se tiennent deux gros ours noirs, nous tombons sur le c...
Ce sont sûrement des ours des montagnes environnantes,
en plus espèce protégée, ils sont complètement
serrés dans leur cage, et sous la chaleur, ils font
peine à voir... On les arrose un peu mais on se doute
bien où ils vont finir, s' ils se trouvent là...
Le même après-midi, nous entendons un drôle
de bruit sur la route, des hurlements qui se rapprochent,
puis les bruits se transforment en aboiements et nous voyons
avec horreur un camion transportant au moins 300 chiens, nous
croiser, ces pauvres bêtes vont sans doute alimenter
les restaurants du nord Vietnam et de la Chine... Mais que
fait Brigitte Bardot ?
Passage de la douane
Nous arrivons finalement au village
frontière de Cau Treo. Ici, les mauvaises impressions
reviennent lorsque l'on veut nous faire payer de la nourriture
3 fois plus cher que pendant tout notre séjour et le
pire c'est qu'ils ne veulent même pas baisser leurs
prix alors que devant nous un Vietnamien a payé moins
cher.
Maud va régler le problème des passeports pendant
que je garde le tandem. Les douaniers touchent à tout
et m'agacent, en plus on essaye de nous soutirer un bakchich
pour nous rendre nos passeports. Bref nous quittons le Vietnam
sous le sourire faux des douaniers, vers un autre monde ...
le Laos.
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