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Après avoir quitté
le goudron vietnamien pour tomber sur une piste laotienne, nous
arrivons devant le bâtiment officiel de la République
Démocratique et Populaire du Laos... Le gars qui fait
les visas n'est pas là, il faut dire qu'ici tout semble
"cool" par rapport au Vietnam. Bref après quelques
temps d'attente et 30 $ US chacun, nous voici en possession
d'un beau visa de 15 jours et d'un passeport tamponné.
Kop Jai (Merci en laotien).
Premières impressions
Ahhh le Laos, comment décrire
notre entrée au Laos. Lorsque l'on arrive du Vietnam, c'est
un autre monde, tout semble décalé, calme, authentique...
Nous ne croisons pas de ville, juste des petits villages composés
de chalets en bois sur pilotis.
Ici pas de grosse ville, ni d'industrie, ni de modernisation intempestive,
on dirait que rien n'a bougé depuis longtemps et que la
vie s'écoule au rythme des nombreuses petites rivières
de montagne.
Sur la route, nous nous retrouvons seuls, sans personne et ça
fait depuis l'Australie que ça ne nous était pas
arrivé.
Lorsque l'on s'arrête, les gens ne s'approchent plus à
grande vitesse pour toucher à tout mais disent calmement
"Sabaidee, Sabaidee" (Bonjour, Bonjour).
Les enfants nous font de grands "coucou" en criant "Sabaidee,
Sabaidee", certains nous envoient même des baisers
avec la main... Nous sommes vraiment touchés.
Le soir à notre arrivée dans notre première
petite ville, nous voyons quelqu'un préparer des... crêpes,
nous n'en revenons pas. Ce sont les vestiges de la colonisation
française, il paraît qu'il y a même des baguettes
et que les gens jouent à la pétanque.
La piste de la montagne
Ce matin le réveil sonne,
Matthieu part chercher au marché le petit dej, au menu
petite banane et mangue, toujours pas trouvé de baguette...
snif!!
Et c'est parti pour le sud, la carte indique une route jaune,
finalement ce sera une piste en bon état.
Et paf ! à peine faits 3 kms qu'on est à plat !
crevaison à l'avant, on démonte à côté
des vaches et des enfants qui jouent aux boules.
Bizarrement, le trou vient de l'intérieur, bref, on remonte
et c'est reparti. On découvre les jolis villages de maisons
en bois sur pilotis jusqu'à ce que la pluie commence. Arrêt
obligé dans une épicerie qui vend principalement
des gâteaux apéro !!! (on trouve ça bizarre
mais on en profite bien), les enfants arrivent pour nous voir,
ils sont d'ailleurs plutôt apeurés par nous et ne
s'intéressent pas du tout au vélo, dès que
nous bougeons, ils reculent de trois pas, on essaye donc de rester
discrets.
Maud sort quand même l'appareil photo car d'habitude ils
aiment bien se voir dans l'écran, mais là ce n'est
pas le cas, nous attendons donc ici, la fin de la pluie.
Les enfants en profitent pour sortir le savon et pour se laver
sous la pluie.
La pluie finit enfin par s'arrêter, nous repartons donc
sur la piste boueuse ou quelques taxis collectifs nous doublent,
ce sont souvent des motoculteurs accrochés à une
charrette (pas besoin de permis) !!!
Puis nos estomacs commencent à nous creuser, on s'arrête
dans un autre village, au menu : nouilles cuites dans un chaudron
sur un seau de charbon, la cuisinière n'a pas le dernier
modèle de Whirlpool mais par contre son téléphone
portable n'arrête pas de sonner (quel contraste, c'est ce
qu'on aime le plus dans ces pays), un jeune vient même nous
parler un peu en anglais, enfin une mangue en dessert et ça
repart, après avoir décrotter nos semelles de 3
cm de terre bien molle. La route est magnifique ça monte
et ça descend sur une terre rouge dans une forêt
bien verte, nous apprendrons plus tard qu'il y avait des éléphants
et des tigres sauvages !!!
Encore crevé
Alors que nous commençons
à être bien fatigués par la piste (30km de piste
comme ça, vous fatigue plus que 100km sur une route goudronnée).
Bref, en pleine descente on s'aperçoit que maintenant c'est
le pneu arrière qui est à plat.
Incompréhensible, la chambre à air est encore crevée
de l'intérieur, en fait elle est usée par une partie
de la jante mais on ne comprend pas trop pourquoi. Ca le fait 2
fois de suite en 1 journée alors que ça ne l'a jamais
fait avant !
Le village du bout du monde
Après avoir fait 20 kms sans
aucun ravitaillement, nous arrivons dans un village où
nous essayons de communiquer pour savoir à combien de kilomètres
est le prochain, on finira par comprendre qu'il est a 37 kms.
Vu l'état de la route et le relief, on décide donc
de rester ici, on fait comprendre que nous avons une tente et
ils nous indiquent le bout du village, où nous trouvons
finalement une jeune femme en train de faire le ménage
dans une cabane pour qu'on puisse dormir.
Alors là, Matthieu pense qu'ils ont compris qu'on voulait
faire la sieste, on repart donc dans les schémas d'explications.
Ce qui est différent par rapport aux autres pays c'est
que nous ne sommes pas du tout encerclés, quelques petits
curieux nous regardent à 5 mètres mais dès
que nos regards se croisent ils repartent en courant et en riant,
en plus personne ne touche le vélo, ni même le regarde.
On se pose un peu avec un verre à l'épicerie et
soudain on s'aperçoit qu'il n y a pas d'électricité
et qu il nous reste donc 2 heures pour installer le couchage,
nous laver, laver le linge, réparer la chambre à
air et manger, c'est donc reparti avant la nuit vers 18h30.
On essaye de voir les habitudes des gens. Nous les voyons défiler
avec leurs serviettes, on suit donc le pas pour aller nous laver
àla riviere, les enfants rigolent en voyant le bronzage
de Matthieu. Les habitants y vont chacun leurs tour.
Puis Maud voit deux jeunes hommes revenir avec fusil au dos, lance-pierre
à la main gauche et caméléon de 1.50 mètre
à la main droite avec les enfants qui font hummmm. Nous
sommes vraiment à des années- lumière de
chez nous...
Les femmes ont des enfants très tôt vers 15-16 ans
et allaitent jusqu'à 3-4 ans.
Les enfants sont des vrais crasse pouilles, ils ont apparemment
un seul vêtement, et même parfois un tee-shirt trop
grand pour eux qui leur sert de robe, ils n'ont pas de jouet et
n'en fabriquent pas non plus contrairement aux Africains, ils
jouent tous ensemble.
On les voit souvent avec des gros insectes dans les mains qu'ils
refusent de nous montrer, ils vont à la chasse au lance-pierre
et ramassent des scarabées.
L es gens rentrent petit à petit dans le village et ne
semblent pas étonnés de nous voir.
Dans la maison où nous sommes installés, il y a
une grand mère dont l'âge est indéterminable,
qui ne dit rien et qui parfois, fume de drôles d'herbes
dans une feuille de papier à lettre. La maison est faite
en bois sur pilotis, tout le monde est logé à l'étage
(6 personnes), et en dessous les animaux avec Fends la bise.
A l'étage, accessible par une échelle, il y a deux
pièces, une grande qui sert de salle à manger (les
gens mangent par terre sur un tapis) et de chambre dans les coins,
et une autre qui sert de cuisine où les enfants apportent
l'eau de la rivière avec des bidons.
La cuisine se fait sur un feu de bois, qui est à même
le sol en bois!?! le toit est en tôle et les murs en bambous
écrasés et tressés.
Une fois la nuit tombée, les enfants se couchent, et nous
partons à la recherche de quelque chose à manger,
finalement on nous invitera à manger une soupe hyper épicée
et du riz collant sec (Matthieu a peur d'avoir faim pendant la
nuit alors ils se gave de riz) et nous rejoignons notre tente
plantée au premier étage où tout le monde
est déjà couché sauf la grand-mère.
Dans les autres maisons les adultes continuent à discuter,
très tard dans la nuit.
A nos yeux d'Européens, ces gens sont très pauvres
mais semblent vivre heureux et ont à manger (chasse et
cueillette + riz arrivant d'autres villages).
Le lendemain au lever du soleil (5h30) la vie commence nous partirons
vers 8h00 avec derrière plein de petits enfants sur la
route qui nous font des grands "au revoir".
Nous continuons ensuite notre route
dans des paysages grandioses de montagnes couvertes de jungle. Nous
rejoignons la route principale du Laos mais tout est toujours aussi
tranquille. Les villes au Laos font plutôt penser à
de gros villages, l'atmosphère est reposante et les gens
détendus. Il y a beaucoup de gens qui font griller des brochettes
le long du Mékong et qui jouent àla pétanque.
Le Mékong est bas car c'est la fin de la saison sèche,
les enfants s'y baignent et y pêchent, en face les buildings
modernes de la Thaïlande sont un autre monde.
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