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Nous passons la frontière
à Dongxing côté chinois et Mong Cai côté
vietnamien, le poste frontière le plus a l'est des 3
postes frontières sino-vietnamiens ouverts aux étrangers.
La frontière est en fait un pont entre les deux villes,
du côté chinois ils sont toujours autant éberlués
de nous voir. Paniqués à la vue de nos passeports
étrangers, ils ne savent apparemment pas ce qu'il faut
faire, pourtant ils s'y mettent à 4 sur chaque passeport
!!!
Ils se trompent de feuille de sortie entre moi et Maud et n'arrivent
apparemment pas à retrouver nos traces d'entrée,
tout ça se deroule dans la bonne humeur, finalement n'ayant
toujours pas rempli nos fiches de sortie convenablement, le
chef tamponne nos passeports et nous les tend d'un air las...
Ensuite un des douaniers veut ouvrir nos sacoches, je les détache
et il est déjà en train de demander à Maud
d'ouvrir la remorque, elle l'ouvre... mais il est déjà
parti, tant pis pour lui il ne piquera pas nos bonnes mangues
!
Nous passons donc le pont sous les éclats de rire des
passants, de l'autre côté c'est une autre histoire.
Le douanier vietnamien est nettement moins rigolo, tout d'abord
il dit "France" d'un air de mépris en voyant nos passeports
puis nous engueule parce que nous avons mal rempli la fiche
d'entrée, bref il faut tout refaire. C'est la même
chose pour les Chinois, il les engueule comme du poisson pourri
s'ils ne remplissent pas au millimètre près leurs
declarations. Bref quand Monsieur a jugé le temps bon
le temps passé, il nous tamponne enfin nos passeports,
puis nous les balance quand il a fini, charmant accueil...
Nous sortons ensuite de la douane pour rouler dans l'ambiance
surchauffée du Vietnam.
Premières impressions
A première vue, les Vietnamiens
sont moins timides que les Chinois, on vient nous aborder de
tous les côtés en anglais... pour prendre une moto
taxi... Les bougres n'ont pas l'air de voir que nous avons dejà
un moyen de transport. Les Vietnamiens ont également
la mauvaise habitude des Chinois de toucher à tout sans
nous demander notre avis, et vla que je te tripote la remorque,
puis les vitesses, je monte sur le tandem en manquant de tout
faire tomber, je tripote les pédales en donnant des coups
dans les jambes de Matthieu... Tout ça avec les commentaires
en vietnamien.
Les villes et villages vietnamiens sont bien plus jolis et authentiques
qu'en Chine, tout paraît moins moderne, il n'y a plus
de voitures dans les rues mais seulement des mobylettes mais
le concert de klaxon est encore plus fort qu'en Chine. Les villages
sont aussi beaucoup plus propres et les Vietnamiens recyclent
et recupèrent tout ! La nourriture est bien plus fine
et variée qu'en Chine et nous nous régalons, Maud
n'a plus peur de manger.
Pour notre premier soir, les difficultés commencent,
aucun hôtel ne veut de nous pourtant ce n'est pas la place
qui manque, lorsqu'on leur montre les chambres vides, ils font
simplement "non" de la tête. Bon apparemment ils n'aiment
pas nos têtes, il faut savoir qu'au Vietnam le gouvernement
interdit aux gens de recevoir des étrangers chez eux
et que seuls certains hôtels peuvent recevoir des étrangers...
sympathique ! Dans la rue, on rencontre un gars super sympa
qui parle anglais et qui veut bien que nous dormions dans le
logement d'entreprise qu'il occupe... mais quand il téléphone
à son patron pour voir si c'est OK, celui-la ne l'entend
pas de la même oreille, le pauvre gentil Samaritain est
tout traumatisé de ne pas pouvoir nous accueillir...
Finalement après 2h de recherche, nous trouvons un hôtel
qui veut bien nous prendre.
Le soir, notre délit de sale gueule continue puisqu'on
refuse de nous servir à manger dans une gargote, de mieux
en mieux. Ensuite, on vous passe l'arnaque des prix lorsqu'on
achète des fruits alors que l'on a vu le Vietnamien d'avant
les acheter 2 fois moins cher, ou encore une boîte de
médicaments plus chère qu' en France... Avec tout
ça, nous n'avons pas beaucoup de bonnes impressions,
mais ne vous inquiétez pas, en fait, c'est que toutes
les mauvaises impressions sont arrivées le premier jour.
La route montagneuse
Nos premiers kilomètres sur
la route vietnamienne sont magnifiques. Nous sommes sur une petite
route sinueuse de montagne, dans la jungle et les rizières
bien sûr. Tout est beaucoup plus paisible qu'en Chine, les
petites routes qui respectent la Nature, des paysages remplis
de fils electriques partout, ni d'immeubles moches, le trafic
beaucoup moins intense et les gens qui n'arrêtent pas de
nous dire "hello" ou "Sin Chao" (en viet) tout le temps sans nous
regarder comme des martiens. La vie dans la campagne vietnamienne
nous séduit, il y a des cafés/bars partout, le soir
les gens chantent sur du karaoke, tout est tres vivant.
Les gens nous rattrapent en mobylette pour nous demander d'où
nous venons, quel est notre nom (Waz zur Name) et qu'est ce que
nous faisons comme travail (Waz do zou do for zob avec l accent
svp). Les jeunes sont les moins timides et nous parlons beaucoup
avec les enfants qui nous accompagnent souvent sur le bord de
la route en vélo.
Nous n'avons ensuite que de bonnes impressions... Par contre,
il fait très chaud et humide et les seules boissons tres
fraîches que l'on trouve sont les bières pressions
(10 centimes d'euro les 33cl), l'alcool et le vélo ne faisant
pas bon ménage, nous nous en sortons le soir avec un gros
mal de crâne, mais depuis on s'est habitué.
L'autre problème est pour laver notre linge, qui ne le
cachons pas n'a pas été bien lavé depuis
Hong Kong, rien ne sèche et il y a toujours une odeur de
moisi humide... on vous passe les détails.
Sur la route vietnamienne
Nous sommes de retour sur cette
route vietnamienne où il n'y a pas une seconde sans qu'il
se passe quelque chose. La traversée des villages est toujours
pleine de vie avec tous ces gens qui se retrouvent pour jouer,
travailler ou boire un verre. En ville sur la route nous slalomons
entre les vélos charcuterie, les vélos fleuristes,
les vélos taxis, les vélos d'écoliers (en
moyenne 3 pour un vélo), les mobylettes, il y a aussi les
tandems vietnamiens un sur la selle, un sur le porte bagage et
2 pieds sur chaque pédale. Et sur le trottoir il ya plein
de marchands des rue: vêtements, légumes, fruits,
boissons ... coiffeurs sur le trottoir, dentistes dans les vitrines.
A chaque traversée de village et ville nous participons
à la vie de chaque famille car ils vivent au rez de chaussée
et leur porte, une grande porte de garage, est toujours ouverte,
donc on y voit tout ce qui s'y passe. Les enfants travaillent
aussi et même très jeunes, surtout àla campagne,
le dimanche n'est pas pour eux un jour de repos, ils aident leurs
parents au travail comme un adulte, on a même cru qu ils
n'allaient pas à l'école, c'était tres frappant
par rapport à la Chine. Ils ont l'air d'aller aussi à
l'école, à en juger par leur niveau d'anglais. Nous
peaufinons notre vocabulaire vietnamien Sin Chao = bonjour, Com
Oun = merci, dai dai = regarde regarde (ça c'est les gens
qui le disent quand ils nous voient passer).
Nous sommes impressionnés par la propreté des Vietnamiens
par rapport aux Chinois (enfin sur notre itinéraire bien
sûr), les femmes ont toutes un cache-nez sur leur mobylette
pour se protéger de la pollution, à moins que ça
ne soit contre le SRAS ou la grippe aviaire !!!
Dans les villes, nous avons du mal à nous frayer un chemin
parmi toutes ces mobs, nous évitons de peu les accidents
mais nous en voyons. Sécurite routière au Vietnam,
pas connaître !
La route, c'est aussi tous ces contacts avec ces écoliers,
ces marchandes de fruits et de boissons. Un jour nous sommes choqués
car un père nous propose sa petite fille de 5 ans à
vendre !!! On sait bien que des gens en France cherchent à
adopter des petits Vietnamiens, mais de cette maniere là
nous sommes abasourdis... surtout que la petite, elle, pleure
et n'a pas du tout l'air de vouloir quitter sa famille... ( ça
nous arrive 2 fois dans la même journée)
Rencontre avec une famille
Un midi, nous nous arrêtons
manger dans un "Com Pho" (endroit ou les Vietnamiens mangent,
pardi), la famille qui tient le Com Pho a trois jeunes filles
qui se mettent en 4 pour nous recevoir. Les filles parlent anglais
et nous passons un bon bout de temps à leur montrer des
photos de France et à parler avec elles. C'est très
sympathique, ils nous avaient proposé une sieste dans leur
lit mais nous repartons en pleine chaleur (on aurait dû
accepter !).
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