|
Choc à la frontière
Repasser en Thailande en venant
du Cambodge est un grand choc. D'un coup on quitte la route
défoncée, les enfants des rues, les camions
surchargés, les policiers corrompus pour se retrouver
sur une autoroute lisse 2 fois 2 voies avec distributeurs
automatiques de billets. Le contraste est d'autant plus
saisissant qu'il n'y a aucune barrière naturelle
et que la frontière est vraiment fictive.
Dans la zone tampon, il y a d'immenses casinos ou viennent
jouer les Thailandais car les casinos sont interdits en
Thailande, cette zone sent malheureusement à plein
nez les trafics et la prostitution.
Accueil à l'école de Sawang
Avec la nostalgie d'avoir quitté
le Cambodge, les journées nous paraissent longues
sur les routes monotones de la Thailande. Heureusement un
soir nous rencontrons Sawang, un Thailandais de 32 ans professeur
dans une école à Bangsaen et... grand voyageur
à vélo !!! Sawang est ravi de nous accueillir
dans son école qui est en fait un internat. Nous
avons donc la chance d'observer la vie d'écoliers
thailandais pendant 2 jours, lever du drapeau à 7
heures, cours matin et après midi, repas à
la cantine, les élèves ne sont, à notre
surprise, pas si disciplinés que ça. Sawang
nous explique qu'il n'a jamais rencontré un seul
autre thailandais qui comprenait ses voyages, lui adore
ça. Il nous raconte ses dernières aventures
à Borneo et aux Philippines et nous dit que ses élèves
adorent écouter ses histoires de voyage en vélo.
Il nous demande alors si nous pouvons présenter notre
voyage à ses élèves, nous présentons
donc nos photos et notre tandem à ces jeunes qui
pour la plupart ne comprennent pas notre envie de voyager.
Sawang nous explique que les Thailandais aiment rester chez
eux et qu'il passe souvent pour un martien aux yeux de ses
compatriotes.
Nous allons aussi voir les classes des plus jeunes et admirer
les beaux coups de crayons des jeunes Thais qui nous font
de beaux dessins pour Unicef. Nous passons de très
bon moments avec Sawang, en repartant il nous offre deux
bracelets, signe de son amitié et nous dit qu'un
jour il viendra en France en... vélo.

Bangkok
A l'approche de Bangkok, la circulation
devient étouffante. Autoroutes en l'air, camions, pollution,
ce n'est pas une ville pour faire du vélo. Heureusement,
nous sommes accueillis par David et Susan, un couple d'Australiens
ayant une maison en plein centre de Bangkok. C'est l'occasion
de se reposer de cette route difficile. Nous apprenons à
ce moment que nous ne pourrons pas partir sitôt de Thailande
à cause du visa indien et de notre avion pour Kathmandou,
annulé à la date où nous voulions le
prendre. Bangkok est une ville de contrastes, megalopole de
10 millions d'habitants, étendue sur plusieurs dizaines
de kilomètres, ici vous ne pouvez pas mourir de faim,
les petits vendeurs de brochettes cotoient les grand restaurants,
les petites ruelles de maisons en bois regardent les tours
ultra modernes, les vendeurs de fruits en tuk tuk passent
sous le rutilant Sky Train. Bref c'est impressionnant, en
tous cas, ne sortez pas sans un foulard pour vous protéger
de la pollution.
Le visa indien
Comme nous ne pouvons obtenir notre
visa indien à la frontière et que l'ambassade
à Kathmandou est réputée très
lente, nous profitons de notre passage à Bangkok
pour faire notre visa. Mais la bureaucratie indienne est
terrible, il faut 5 jours travaillés pour faire un
visa c'est a dire que les samedis et dimanches ne comptent
pas bien sûr !
Il y a une feuille recto verso à remplir où
ils demandent des renseignements du genre nom du père,
date du premier grain de beauté et longueur de l'ongle
du rikiki gauche... Bref ça promet. Le jour où
il faut récupérer le passeport, ils nous font
venir une première fois à 9h30 pour remplir
une autre feuille et enfin à 12h00 pour recevoir
enfin nos passeports.
Notre expérience du backpacking
"Coincés" pour quelques jours
à Bangkok, nous ne resterons pas dans cette grosse
ville, mais sur les conseils de Susan, irons passer quelques
jours dans l'extrême nord de la Thailande à
Chiang Maï, près de la frontière birmane.
Là nous décidons de faire un trek avec un
groupe de jeunes Canadiens rencontrés sur place,
un guide thailandais va nous emmener pendant 4 jours, faire
un trek magnifique dans les montagnes de son pays et nous
faire découvrir ses villages.
Dans ces collines, les gens ont choisi de sauvegarder leur
culture en s'ouvrant au tourisme, ils continuent à
vivre dans leurs villages perdus, en accueillant des étrangers.
Sans touristes, ils seraient obliger de quitter leurs villages
et de travailler à la ville, nous explique Boo, notre
guide. Nous enchaînons, trek dans la jungle et dans
la montagne, baignade dans les cascades, nuits aux piqûres
de moustiques, balade en éléphant et descente
de la rivière sur radeau en bambou.
Nous nous perfectionnons avec notre diabolo, envoyé
par la soeur de Maud à Bangkok, pour rentrer en contact
avec les enfants. Et ça marche, dans chaque village,
où nous commençons un petit spectacle, les
enfants s'attroupent et meurent d'envie d'essayer.
|
|