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Les premières impressions
Après
le passage du bac, nous voici donc au Sénégal, un coup de tampon
très professionnel du douanier et hop ! "Bon voyage". ça change
de l'administration mauritanienne où il fallait aligner les billets
!!!
Par contre une fois sortis de la douane, c'est "viens par ici m'acheter
ça", "viens par ici m'acheter ci"... Enfin nous quittons vite la
ville frontalière pour nous diriger vers Saint Louis.
Sur la route nous découvrons la belle végétation, les baobabs, les
oiseaux bleu turquoise, des marchés avec des fruits frais, des villages
tous les 5 kms, un sourire sur chaque visage, des femmes dévoilées
!!! c'est vrai que ça fait du bien.
Les routes sénégalaises sont par contre pleines de nids de poules
et il fait chaud, très chaud 37°, pourtant nous sommes en saison
soi-disant froide et pour les Sénégalais il fait même un peu frisquet
!!!
Saint-Louis
et la langue de Barbarie
Saint-Louis
est une magnifique ville coloniale française. Elle n'a rien perdu
de son cachet, et à flâner dans les rues de la ville en tandem,
nous nous croyons dans un autre monde.
Tous les matins, c'est le marché aux poissons, des centaines de
pirogues ramènent de nombreux poissons, que les gens font immédiatement
griller dans les rues ou charger dans des camions pleins de glace.
Nous ne vous décrivons pas les odeurs mais vous imaginez, il faut
aimer l'odeur du poisson !!!
Saint-Louis se situe sur une île et est reliée au continent
ainsi qu'à la langue de Barbarie, une étroite bande de 100m de large
entre le fleuve et l'océan. Cette langue est magnifique avec ses
palmiers, ses crabes et ses oiseaux.
A
l'école de Pikine les 3 poteaux
Nous
découvrons aussi l'autre façade de Saint-Louis puisque nous
allons visiter l'école du quartier très populaire de Pikine. Elle
doit son nom au fait qu'elle se trouve devant 3 poteaux électrifiés
!!!
Nous sommes accueillis comme des rois par le directeur Wally Ba
(voir article plus bas) et toute l'équipe de l'école. Nous passons
dans toutes les classes pour parler de notre projet et récupérer
des dessins pour l'UNICEF.
Les enfants sont très curieux et posent beaucoup de questions sur
l'école en France : "Est-ce que les enfants travaillent bien ?",
"est-ce que le maître peut battre les élèves ?","est-ce qu'il
y a des noirs comme nous dans l'école ?", "A quoi jouent les enfants
français ?"... De même nous découvrons l'école au Sénégal, ici les
enfants sont 70 par classe, ils se tiennent pourtant à carreau ;
ils posent beaucoup de questions sur la géographie de la France,
lorsqu'on leur parle de la neige ils ont du mal à imaginer.
Nous avons droit à une chanson sur les droits de l'enfant, de même
les enfants nous présentent leurs jeux : Les filles jouent beaucoup
à la corde à sauter, à la grand mère qui doit deviner ce que font
les autres filles par mime, à chanter et à frapper des mains.
Les garçons jouent au football mais aussi à un jeu très chorégraphique
où il faut faire une danse très complexe en claquant leurs pieds,
celui qui se trompe dans la chorégraphie est éliminé.
Les enfants nous demandent aussi ce que veulent faire comme métier,
les enfants français, ici ils veulent être : professeur, inspecteur
à l'école, ministre ou président de la République, étonnant !!!
Wally
Ba
Wally
Ba est le très motivé directeur de l'école. Il s'occupe également
de l'APER, une association qui accueille les enfants des rues de
Saint-Louis. Son école dispose d'ordinateurs mais ils sont presque
tous en panne, il est donc très heureux quand Matthieu répare le
plus rapide et lui retrouve ses données qu'il avait perdues. Il
nous explique que ces ordinateurs viennent d'un microprojet canadien
mais qu'ensuite ils n'ont plus donné de nouvelles. Il est très motivé
par tous les Français qui pourraient avoir des microprojets à monter
pour son école ou son centre d'accueil. Il recherche notamment des
gens pour l'aider à mettre en place une cantine et un dortoir dans
le centre, il sait que les jeunes Français peuvent obtenir des aides
pour monter de tels projets. Alors si l'idée vous en dit écrivez
lui : bawaly@hotmail.com. C'est un homme très généreux qui nous
explique que l'école c'est très bien mais qu'après les enfants retournent
souvent à la rue, d'où l'intérêt de son centre.
Accueil
dans un village Peulh
Nous
reprenons ensuite la route vers le centre du Sénégal. Nous entamons
notre régime cacahuètes et oranges. Sur la route nous croisons de
nombreux petits villages de cases construites en paille, il s'agit
de villages de l'ethnie Peulh qui s'occupe de garder les troupeaux.
Un soir nous demandons donc au chef si nous pouvons camper à côté
du village, ce sera une expérience unique. Les gens et les enfants
s'installent autour de nous et nous regardent très intrigués monter
la tente, ils parlent et rigolent sur l'utilisation de notre matériel.
La majorité ne parle pas le français, alors nous leur expliquons
par gestes, lorsque la tente est montée les femmes et les enfants
n'en reviennent pas que nous allons dormir là dedans, elles ont
peur qu'on ait froid, alors que la nuit ici il fait 20° !!!
Le soir nous avons droit à la visite du village, case par case,
nous allons dire bonjour au cousin, à la soeur, aux parents du chef.
C'est vraiment génial !!! La vie dans le village semble très bien
organisée et les cases sont vraiment très propres et bien rangées
!!!
Le lendemain matin, les gens veulent que nous restions et sont encore
impressionnés par le démontage de la tente, allez au revoir les
Peulhs, merci de votre hospitalité...
Sur
la route sénégalaise
La
route sénégalaise est sans doute la plus dangereuse que nous ayons
rencontrée jusqu'ici. Les camions klaxonnent de très loin et nous
passent à ras, il y a beaucoup plus de trafic qu'au Maroc ou en
Mauritanie où nous avions la route pour nous.
Il y a de nombreux villages où règne une folle animation, les marchés
sont vraiment impressionnants, nous nous retrouvons une fois avec
une pastèque de 3 kg accrochée à notre remorque ! Dans les villages
où nous passons, tout le monde nous demande des cadeaux. C'est vrai
que le Sénégal a beaucoup été aidé et que les gens ont vraiment
pris l'habitude qu'on leur offre des cadeaux, c'est à la longue
très énervant car souvent c'est "toubab donne moi ton vélo", "donne
moi ton sac", "donne moi l'argent"...
Ceci est vrai dans les villages wolofs mais pas dans les villages
peulhs !!! Ceci dit la route au Sénégal est très vivante et sympathique,
nous prenons maintenant la direction de Dakar pour nos derniers
jours en Afrique noire.
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