La dernière traversée du désert : De Atar à Rosso
 
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L'oasis de Terjit
Nous quittons Atar pour nous rendre à l'oasis de Terjit. Nous nous retrouvons en quelques instants d'un désert sous un soleil de plomb, écrasant, à une vaste forêt de palmiers et de l'eau qui ... coule. Non, nous ne rêvons pas, de l'eau coule en permanence le long de la falaise, créant la plus belle oasis de Mauritanie.
Qu'il est bon de se rafraîchir dans un pareil endroit, après les journées de fortes chaleurs.


Sur la route, nous ne sommes pas seuls
Nous entamons ensuite notre longue route solitaire pour rejoindre Nouackchott. Bien que la route soit rectiligne, les paysages sont magnifiques, on passe de dunes ocres, à des montagnes noires, puis à des étendues de cailloux blancs.
Sur la route, les 4x4 de riches Mauritaniens s'arrêtent souvent pour nous encourager, savoir d'où nous venons, nous donner de l'eau fraîche et des gâteaux. Puis, ils disparaissent à l'horizon nous laissant seuls avec le silence du désert et le bruit des pneus de Fends La Bise sur le goudron.
A chaque traversée de village, une drôle d'odeur titille nos narines : un mélange de bête morte, de sang et de viande !!! mais non c'est juste la boucherie !!
En Mauritanie, contrairement au Maroc, les femmes ne font rien et sont allongées dans les boutiques. Dès qu'elles voient l'ombre d'un passant, elles sursautent en criant : "Viens dans ma boutique, Coca, Coca !!!"


    
La Mauritanie profonde
Sur la route, nous passons dans des villages de nomades où peu de touristes s'arrêtent. Le contact avec les enfants est vraiment très différent, ils sont très curieux et nous pouvons avoir avec eux un réel échange. Ils sont très fiers de nous montrer qu'ils parlent français et posent pour qu'on les prennent en photo. Ils sont ravis quand on leur montre la photo sur l'écran de l'appareil numérique.
Ils nous font des spectacles de gymnastique, certains essayent le tandem. Nous avons vraiment de bonnes parties de rigolades avec eux.
Un jour, nous arrivons dans un village et nous cherchons désespérément de la sauce tomate : dans une épicerie, la dame ne comprend pas, alors elle appelle quelqu'un qui parle français, avec son téléphone et nous le passe : c'est finalement lui qui va réussir à nous trouver du concentré de tomates après avoir retraversé toute la ville.
Dans cette même ville, nous rencontrons un Mauritanien qui sait le nom de toutes les capitales du monde entier, Matthieu entame un quizz avec lui, il est très cultivé. C'est marrant de trouver ce genre de personne en plein désert, dans un pays où la scolarisation n'est pas très bonne !!!


    
Les bivouacs dans le désert
Pendant 5 jours nous campons non loin de la route dans les paysages désertiques. Il faut pousser le tandem dans le sable pour pouvoir trouver un bon endroit pour camper, économiser l'eau pour le lendemain.
Le soir nous tombons de fatigue et il faut même mettre le réveil le lendemain pour ne pas partir trop tard ! Nous avions peur des scorpions mais nous rencontrons surtout de petites gerboises, des scarabées, des mouches et des squelettes de chameau.


A Nouackchott
L'arrivée dans la capitale mauritanienne vaut le détour. Sur des dizaines de kilomètres se succèdent tentes de nomades, maisons en construction, ordures, magasins. La circulation est un vrai foutoir, on se croirait au Far West, les voitures doublent sur les bas-côtés, personne ne respecte les priorités, les feux sont inexistants. Maud à l'arrière râle contre les voitures qui approchent de trop près notre remorque.
Nous sommes accueillis par Mathieu et Olivier, 2 Français expatriés qui travaillent ici, nous rencontrons presque toute la communauté expatriée de Nouackchott et c'est vraiment très sympa. Nous goûtons aussi des loisirs des expats en Mauritanie : Quade, Kite surf sur planche et conduite 4x4 dans les dunes ! Quel contraste avec les jours précédents.


    
L'argent en Mauritanie
Se procurer de l'argent en Mauritanie est un réel problème. D'une part il n'y a pas un seul distributeur dans tout le pays et les banques n'acceptent pas de donner du cash contre une carte.
D'autre part, changer de l'argent relève parfois d'un sport de compétition, car ils se fichent un peu des taux de change, alors il faut négocier. Enfin quand on sait qu'1 euro = 400 ouguiyas et qu'il n'y a au minimum qu'une coupure de 1000, on a des tonnes de billets souvent déchirés !!
Vers le Sénégal
Plus nous approchons de la frontière, plus nous voyons de la végétation. Le désert devient moins oppressant, les villages se font plus denses ainsi que les puits.
Nous arrivons finalement à Rosso, ville frontière et donc ville de tous les trafics. Nous avons ici rendez vous avec une connaissance de Nouackchott travaillant aux "Grands Moulins de Mauritanie" qui peut nous héberger, les gens s'obstinent à nous aider mais comprennent que nous recherchons "Un grand Mauritanien" !!! Alors c'est pas gagné !
Arrivés finalement devant la maison, celle ci est fermée, il faut imaginer qu'une vingtaine d'enfants nous entourent, ainsi que quelques adultes essayant de trouver une solution.
La nuit tombant, on décide de faire passer le mur à Maud, un Sénégalais en éclatant de rire, a cette grande réflexion : "Aucun Mauritanien n'a jamais du voir une femme grimper un mur!". Maud arrive donc à ouvrir la porte de l'intérieur, et c'est à ce moment là que notre connaissance arrive !
La traversée de la frontière est plutôt calme par rapport à tout ce qu'on nous en disait, il faut dire que nous sommes aidés par note connaissance mauritanienne de la veille, ça aide grandement. Après avoir payé un supplément de 1 tonne de bagage (heureusement ce n'est que 30 centimes les 100 kg) pour "Fends La Bise", nous arrivons finalement au Sénégal par le bac.
Aventures du poste sénégalais au prochain épisode.

    


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