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Nous quittons Pedro et Santiago
Pour la première fois nous devons prendre l'avion tôt le matin...
Donc cette fois ci nous n'allons pas à l'aéroport en vélo
mais en minibus. Sur l'autoroute Fends La Bise manque de se casser
la binette à cause de Diego le chauffeur qu'il l'a attaché comme
un manche ! Au moins en Afrique ils savaient attacher les tandems...
A l'aéroport Lan Chile nous fait payer un supplément pour notre
embarcation malgré nos jérémiades. Nous quittons donc l'Amérique
en admirant les Andes cachées sous les nuages.
Arrivée
sur l'île de Pâques
Après avoir survolé pendant plusieurs heures l'océan, nous voyons
apparaître lentement les falaises de Rapa Nui (Nom indigène
de l'île). Elle n'est pas bien grande (117 km2, environ la
forêt de Fontainebleau) mais surprenante, en bref 3500 habitants,
2800 chevaux et plus de 2000 moais...
L'aéroport se compose d'une piste entourée d'eau et d'un hangar
ou nous retrouvons facilement tandem et remorque. Pendant le remontage
de Fends La Bise, nous sommes abordés par un jeune pascuan très
sympa qui nous explique que ce soir c'est la fête de Tapani
(ils choisissent la nouvelle reine de l'île) et nous indique
un camping près du village capitale.
Malgré le décalage horaire nous restons donc éveillés tard pour
regarder et écouter musique et danse de Rapa Nui.
Nous
établissons notre campement
Sur l'île, on peut à peu près camper ou l'on veut à condition
que l'on puisse se ravitailler en eau et en nourriture. En effet,
le seul village est Hanga Roa et se situe à l'extrémité ouest de
l'île. Mais Rapa Nui est un paradis pour les vélos (beaucoup
de petites routes et pistes) et très peu de voitures. Nous nous
installons donc sur la côte nord de l'île près de la
plage d'Anakena à 20km d'Hanga Roa. Tous les jours nous allons parcourir
cette île fascinante en vélo en repassant le soir au village
pour nous ravitailler.
Un
peu d'histoire...
Ce
qui surprend tout d'abord dans l'île c'est son isolement :
3700km du Chili à l'est et 4100km de la Polynésie à l'ouest. Le
premier mystère de cette île est donc : comment diable les
Polynésiens ont pu la trouver surtout avec leurs pirogues !!! Il
faut penser qu'à cette époque la Polynésie se peuplait d'ouest
en est (à cause des courants et des vents), les émigrants d'une
nouvelle île était souvent un clan exilé battu par un autre
clan. On doit donc réaliser que de nombreuses pirogues d'exilés
ont fini au fond de la mer et que trouver Rapa Nui fut un véritable
coup de chance. On estime donc que les premiers arrivants sont venus
vers l'an 800, la période de construction des Moais s'étend vraisemblablement
de 1000 à 1300.
Les archéologues sont désormais sûrs que les Moais ont étés
faits pour le culte des ancêtres. Le deuxième mystère est
que 99,9% des Moais proviennent d'un cratère au sud est de l'île,
en arrivant au XVIIIe siècle, les Européens se sont donc demandé
comment "ces indigènes primitifs" (selon leurs termes)... Ils ne
pensaient pas qu'à l'époque, le temps n'avait pas la même
valeur que maintenant et qu'ils pouvaient passer des semaines voir
des mois entiers à déplacer les statues ! Les experts s'accordent
a dire que les statues se déplaçaient debout avec plusieurs
groupes d'hommes gérant l'équilibre avec des cordes.
De plus, les moais pèsent jusqu'à 90 tonnes et mesurent de 4 à 20
mètres... Ils se ressemblent tous mais aucun n'est identique.
A
la découverte de Rapa Nui
Découvrir l'île sur Fends La Bise est vraiment extraordinaire...
Nous nous retrouvons facilement isolés avec seulement le bruit du
vent et des chevaux comme écho. L'île est merveilleuse : entre
les cratères volcaniques gigantesques, les falaises, les moais enterrés,
debout ou couchés, les ahus (plates-formes contenant de nombreux
moais avec leur regard tourné vers l'infini), les grottes souterraines
parcourant l'île, les cavernes donnant sur la mer, bref il
y a de quoi regarder et c'est fabuleux.
Les
chevaux dans la nuit
L'ile contient presque autant de chevaux que d'habitants... Ils
sont pour la plupart sauvages et laissés en liberté totale. Le soir,
beaucoup de chevaux viennent brouter et roder près de notre campement.
Une nuit, il y en a vraiment beaucoup autour de la tente, nous nous
réveillons en sursaut lorsque la tente bouge et qu'on entend le
souffle des chevaux d'un peu trop près...
On hésite à sortir, avec nos mouvements brusques, on pourrait les
effrayer. C'est donc tout doucement, à la manière de Sioux que nous
essayons de les éloigner de nous, il faudra s'y reprendre 4 fois
de suite dans la nuit.
Les
Pascuans
Les Pascuans sont 3500, ont leur propre langue et sont d'origine
polynésienne. La plupart vivent du tourisme et de la pêche.
Ils sont ouverts et accueillants, les enfants sont de vrais petits
poissons et font souvent du surf. Sur l'île beaucoup de gens
se déplacent à cheval. Tous les habitants se connaissent
plus ou moins !
Derniers
moments sur l'île
Après 5 jours passés sur l'ile, nous retournons à Hanga Roa, là
nous rencontrons Bernard un vrai loup de mer (marin pendant 20 ans,
5 ans sur le bateau de Cousteau, 4 femmes différentes, aventurier
et baroudeur), il nous dit que s'il nous avait vu plus tôt
il nous aurait invités chez lui... Il connaît très bien l'île
et nous réexplique toute son histoire.
Le soir nous avons la chance de pouvoir regarder comment Fends La
Bise est mis dans un avion, comme l'aéroport est petit, on
voit tout... 3 heures de retard et hop, on s'envole pour Tahiti
Tahiti
douche
Nous arrivons sur l'île à 4h du matin, nous sommes accueillis
par René et Eglé (des amis d'amis en France). Nous devons tout remonter
car il faut pédaler jusqu'à chez eux. Il fait chaud et humide et
ils habitent en haut d'une côte d'anthologie !!!
Après 2 heures de sommeil, Eglé veut que nous profitions de la Polynésie,
elle nous dépose donc dans un ferry pour Moorea pour que nous fassions
le tour de l'île en vélo. L'île est superbe mais le
temps moins, nous nous prenons une belle Tahiti douche, pendant
3 heures d'affilée la pluie tombe à torrent.
Le lendemain nous sommes accueillis par les enfants d'Eglé et nous
goûtons fruits, punch et poissons de Tahiti...
A l'aéroport, nous retrouvons la bonne humeur des Français
"votre vélo, il faut l'envoyer en cargo", "c'est interdit
ici", "c'est trop grand" et patati et patata... ils croient qu'on
est arrivé comment ici !!! Bref après moult discussions,
nous arrivons à faire enregistrer notre embarcation et c'est
parti pour la Nouvelle Zélande.
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