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L'école
de Sidi Ifni
Nous
vous avions laissés chez Guy notre ami français
rencontré à Sidi Ifni. Nous sommes allés
visiter l'école où nous avons été
très très bien accueillis. Les enfants nous avaient
préparé de très beaux dessins sur leur vie
de tous les jours: pêche, mosquée, mer, sable, etc.
Les enfants avaient utilisé peinture, crayons et même
sable collé ! La sélection des dessins en fut d'autant
plus difficile. Le directeur de l'école fut très
touché par notre projet et les enfants ouvraient de grands
yeux devant le tandem. Par contre, ils étaient très
calmes, quel contraste avec les enfants des rues dans les villages
marocains sans école ! L'éducation est le socle
du développement d'un pays...
La
route du désert
Nous
quittons donc l'Océan pour nous enfoncer en plein coeur
du Sahara Occidental, la route est mortelle !!! C'est-à-dire
que c'est une route sur plus de 1000 kilomètres qui suit
exactement le même paysage : désert, cailloux, désert,
désert, oh un dromadaire ! désert, désert
! c'est vraiment très usant. C'est d'une platitude impressionnante,
la mer est à quelques centaines de mètres mais souvent
on ne voit rien. Bref, c'est vraiment une traversée du...
désert.
Quelquefois par contre il y a des endroits extraordinaires : tentes
de pêcheurs sur les à-pic d'une falaise, carcasses
de bateaux, plages de sable fin désertes à perte
de vue.
Maud
conduit le taxi
Un
jour que nous n'en pouvons plus (Nous comptions de toute façon
faire une partie de ce trajet motorisés) nous rencontrons
Ahmed un chauffeur de taxi-brousse. Il accepte de nous prendre
avec « Fends La Bise » sur le toit. C'est une aventure
épique, Ahmed passe son temps à cligner de l'oeil,
il risque souvent de s'endormir, alors si c'est pour nous envoyer
dans le décor, non merci ! Maud prend les choses en main
et demande si elle peut conduire, Ahmed est ravi !!! Maud va donc
conduire le taxi brousse sur la route du Sahara avec un tandem
sur le toit (il faut le faire quand même). On change de
conducteur avant les barrages de police (qu'on voit venir bien
à l'avance) et après on remet ça !
Après ce trajet nous sommes lessivés d'autant que
l'odeur du gasoil dans le taxi, c'est une horreur !
La
sécurité au Sahara Occidental
Au
Sahara occidental il y a 1/3 de l'armée marocaine et autant
de gendarmes ! Autant dire que nous ne risquons rien. Il y a beaucoup
de barrages et les gendarmes prennent un malin plaisir à
demander toujours les mêmes informations : nom, âge,
profession, n°de passeport, provenance, destination, marque
de vos chaussettes, nom de votre hamster de compagnie, bref ils
vous épluchent. Pour notre sécurité disent
ils ! En fait, ils s'ennuient à mourir et ça leur
fait surtout passer le temps.
Quand ils nous voient en tandem sur cette route, ils nous prennent
vraiment pour des fous. Très accueillants ils veulent toujours
que nous dormions dans des endroits près d'eux, nous campons
donc de temps en temps derrière un poste militaire, comme
ça ils savent bien où nous sommes !
L'occupation marocaine au Sahara Occidental
Les
Marocains dépensent des sommes folles pour le Sahara Occidental
(s' ils dépendaient les mêmes pour le développement
du pays, ce serait mieux). Les deux villes principales Laayoune
et Dakhla sont très propres (par contre une fois à
la sortie de la ville, c'est une poubelle dans le désert),
peuplées de Marocains avec des avantages énormes.
Ils construisent des villages artificiels où il n'y a rien
à faire. L'Etat fait tout pour dire « Vous voyez,
le Sahara appartient au Maroc, il y a plein de Marocains qui veulent
y vivre ».
Surtout que l'ONU qui contrôle tout ça, et qui doit
organiser un référendum sur le statut du territoire
depuis 10 ans, n'est bonne qu'à avoir des 4x4 flambant
neufs devant les hôtels de luxe de Laayoune, où les
fonctionnaires de l'ONU mangent dans les restos chics tous les
soirs. C'est vraiment n'importe quoi !
La frontière
La
frontière avec la Mauritanie est épique. 200 km
avant la frontière nous nous retrouvons de nouveau en tandem,
la route est toujours goudronnée mais après qu'y
a-t-il ? Les avis diffèrent, en effet sur tous les 4x4
que nous croisons dans l'autre sens, pas un ne nous donne la même
info : « jamais vous ne passerez en vélo, c'est ensablé
», « attention il y a des mines », « pas
de problème, le route est goudronnée jusqu'à
Nouhadibou ». Bref c'est dur de savoir ce qu'il y a réellement.
Juste avant le frontière, nous rencontrons Jacob, un Suisse
qui descend en Gambie en camping-car, il nous propose de nous
remorquer (heureusement pour nous), et hop ! c'est reparti pour
le tandem sur le toit. Nous continuons la route dans ce désert
qui semble ne jamais finir et là, au loin, on voit apparaître
le fort de Guerguerat, limite du territoire marocain. Les formalités
de sortie sont très simples mais après c'est là
que ça se complique. Nous devons traverser un no man's
land de 10km avant le poste de douane mauritanien. Inutile de
vous dire que là le goudron s'arrête et que la piste
est execrable, Matthieu à l'arrière fait des bonds
de 6 mètres, pauvre tandem en haut !!!
Après avoir tourné dans tous les sens, évité
les faux guides qui veulent nous ensabler, nous voyons apparaître
la guitoune mauritanienne, mais là c'est déjà
une autre histoire ! Du n'importe quoi !
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