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Rencontre
avec d'autres voyageurs
En
quittant Chefchaouen, nous rencontrons deux voyageurs anglais
(Luke et Anna) qui se rendent au Cap (Afrique du Sud) en vélo.
Ils ont quitté Londres en août et sont partis pour 18 mois.
Nous sommes heureux de pouvoir parler de nos expériences respectives
et de faire un bout de chemin ensemble. Nous nous entendons et
nous comprenons très bien car nous avons vécu les mêmes expériences
pour la préparation du voyage.
Nous pouvons aussi remarquer qu'en vélo, après une journée de
route, ils sont beaucoup plus fatigués que nous en tandem. (On
vous avait dit que c'était bien le tandem !)
Contre les touristes irresponsables
Nous voulions adresser une petite recommandation aux touristes
qui ont pris l'habitude, de leur bus 3 étoiles, de distribuer
bonbons, stylos ou sous aux enfants des pays en voie de développement.
D'une part les enfants prennent désormais les touristes pour
des porte-monnaie ambulants, d'autre part leurs parents voyant
qu'ils ramènent de l'argent en demandant aux touristes, préfèrent
les envoyer mendier que d'aller à l'école. Enfin les cyclos
que nous sommes sommes assaillis par des foules d'enfants. Ne
donnez donc plus sans réfléchir des cadeaux aux enfants pauvres,
Ce n'est pas ainsi que vous améliorerez leur sort !
Accueil chez Mohammed
Un soir, nous arrivons tard à Volubilis (Site romain au Maroc),
nous demandons à un passant où il est possible de dormir dans
le coin. Il nous dit : "Si, vous voulez camper allez voir Mohammed,
mon frère, il tient un bazar à coté des ruines". Hop ! c'est
parti, Mohammed habite en fait une cabane en bambou et carton
où il vend des poteries pour les touristes, il nous accueille
à bras ouverts pour partager sa maison et le repas de Ramadan.
Il a peu à offrir et pourtant il a le coeur sur la main, il
est très cultivé et connaît bien la France. Il fait marcher
sa TV avec une batterie de voiture, va chercher l'eau au puits
et adore jouer au Rami. Avec lui, nous passons une formidable
soirée à découvrir l'hospitalité berbère.
Voyager
pendant le Ramadan
Tous les Marocains vous le diront, voyager pendant le Ramadan
au Maroc, c’est unique. La journée c'et dur et pas évident pour
trouver à manger, mais certaines épiceries restent ouvertes.
A partir de 6 heures du soir, les rues se vident et tout le
monde va chez soi pour manger. Ensuite, de 9 heures jusqu'à
tard dans la nuit, tout le monde ressort et c’est la fête.
A Meknès, nous avons eu le privilège d’être invités par Thaieb
rencontré le jour même sur la route, nous avons pu partager
le repas de Ramadan avec une famille marocaine, nous n’oublierons
pas de sitôt cet accueil.
Au menu : la soupe (Harira), les différents pains et galettes
(très épicés), le lait berbère, les dates et enfin les petits
gâteaux au miel (très très sucrés).
Sur
la route marocaine
Au Maroc, sur les routes nous croisons de tout. Le plus dur,
ce sont les gaz d'échappement des camions ou des voitures qui
nous doublent. La grosse fumée noire est parfois difficile à
digérer. Les taxis sont nombreux sur la route, ils transportent
toujours 6 passagers (2 à l'avant et 4 à l'arrière) plus le
chauffeur !!! Bonjour la sécurité...
Les camions sont chargés à bloc, les bus transportent tout et
n'importe quoi sur leurs toits (frigos,meubles,...). Sur la
route, tous les véhicules nous font des signes et nous font
sursauter avec leurs klaxons. Quelquefois quelqu'un en scooter
s'arrête et discute avec nous en nous souhaitant la bienvenue.
La gendarmerie royale est omniprésente sur la route, ses hommes
sont très curieux, ils nous arrêtent souvent (dans les descentes
en plus), nous demandant d'où l'on vient et où l'on va et si
on aime le Maroc..., puis on prend une petite photo et on repart.
Traversée
du Moyen Atlas
En quittant Meknès, nous commençons notre montée vers le Moyen
Atlas. C’est la première des trois grandes chaînes de montagne
du Maroc (Moyen, Haut et Anti Atlas). Nous commençons par la
forêt de cèdres où nous rencontrons nos premiers singes ! C’est
impressionnant, ils n’ont pas du tout peur de nous et jouent
sur la route. Ensuite les cèdres laissent place aux pins, puis
à la vraie montagne. Nous passons notre plus haut col à 2178
m. Les paysages sont grandioses et changent tous les 20 kms,
on passe d’un paysage quasi désertique à une forêt de pins.
Nous bivouaquons au bord d’un lac à plus de 2000 m, il ne fait
même pas froid, et le matin pas de rosée…
Sortie
de la Montagne, la tempête se lève
En quittant le Moyen Atlas, nous voyons au loin se dresser les
hautes cimes enneigées du Haut Atlas (une autre paire de manche).
Nous traversons un petit désert de poussière rouge lorsque soudain
c’est la tempête… D’un beau ciel bleu nous passons à un ciel
menaçant violet foncé, le vent est surpuissant, la poussière
rouge vole sur la route, des tornades se forment sur les côtés,
la pluie nous bat aux oreilles, nous avons du mal à contrôler
le tandem. Nous n’avions jamais vu de tempête si puissante.
Si seulement nous avions le vent dans le dos, nous volerions,
mais là, il est de coté, alors nous luttons pour rester sur
la route et ne pas se renverser…
Enfin au bout d’une heure, la tempête se calme et s’en va aussi
vite qu’elle est arrivée. Nous avons eu quand même une belle
frayeur. Nous n'aurions jamais imaginé avoir une si forte pluie
ici.
Des
rencontres, encore des rencontres, toujours des rencontres …
Le Maroc est riche en rencontres, il n’y a pas une journée où
nous n’ayons pas fait une rencontre. Pendant notre passage dans
la forêt des singes, nous rencontrons Driss, un marocain qui
a fait plusieurs fois le tour du monde en vélo et à pied, maintenant
il vit dans un petit chalet en montagne. Il nous dit que deux
Hollandais en vélo nous précèdent d’une heure ! Nous n’en revenons
pas, ce sont nos amis hollandais rencontrés en Espagne !!! Nous
nous retrouvons donc le soir pour bivouaquer ensemble, c’est
dingue. A notre arrivée à Midelt, nous sommes abordés par Morad
un jeune de 17 ans en vélo, notre méfiance d’Européens, toujours
aux aguets, nous encourage à passer notre chemin, mais cette
méfiance un jour nous la jetterons aux oubliettes. Morad nous
invite sans aucune arrière pensée à manger et à dormir chez
lui dans son adorable famille berbère. Maud fait la lessive
avec la maman, Louhoun, qui se moque d’elle car elle trouve
que Maud ne frotte pas assez fort. Nous apprenons quelques mots
de berbère avec Zaïd, le père et Latifa, la fille, nous partageons
tous ensemble le thé berbère. Toutes ces rencontres sont pour
nous de véritables cadeaux.
Toujours
vers le Sud
Demain, nous continuerons comme tous les jours notre route vers
le sud et les portes du Haut Atlas. Les cybercafés sont toujours
présents mais la connexion de plus en plus lente alors soyez
patients. Inch’Allah !
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