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Les villes tranquilles du Laos
Au Laos, nous seront passés
dans trois villes : Thakek, Savannakhet et Pakse, toutes trois
au bord du Mékong. Ces villes ont un charme fou, tout
d'abord on dirait vraiment des gros villages. Ensuite la tranquillité
est toujours au rendez-vous, les locaux jouent à la
pétanque, au volley, boivent un verre sur les bords
du fleuve, mangent des crêpes dans la rue. On voit aussi
de vieilles maisons coloniales françaises, on a vraiment
l'impression d'être dans un monde où le temps
s'est arrêté.
Les pauses orage
Lorsqu'il y a des orages dans ces
régions ça ne rigole pas. Avant que des murs
d'eau tombent, on voit d'abord le ciel devenir noir en pleine
après midi. Ensuite ce sont des éclairs avec
des bruits de tonnerre assourdissants... Alors là,
Maud dit "Bon, Matthieu, on s'arrête car sinon on va
se faire électrocuter, alors stop, tout de suite !!!"
(D'ailleurs si quelqu'un avait un avis scientifique pour savoir
si c'est dangereux de faire du vélo sous un orage,
ça nous intéresse)
Bon bref, on s'arrête à la première baraque
venue, les gens nous accueillent tout de suite avec le sourire,
préparant une place au sec pour FLB, des chaises pour
nous, souvent nous ne sommes pas seuls et les gens en mobylette
s'arrêtent aussi. On crée ainsi une sorte de
"groupe de copains d'orage". Certains se bouchent les oreilles
lorsqu'il y a du tonnerre, les enfants se cachent les yeux.
Pour certains la vie ne s'arrête pas et ils continuent
à pédaler sous l'orage et les murs d'eau...
Visite d'une école laotienne
C'est sur une piste après
Savannakhet que nous nous arrêtons dans une école.
L'école primaire se situe dans une seule grosse baraque
en bois, avec 4 classes et une salle vide (sûrement
pour jouer à l'intérieur quand il pleut). Le
tout est en piteux état avec des trous partout dans
les murs. Toutes les écoles que nous avons croisées
sur la route au Laos, ressemblent à celle-ci...
Les enfants courent vers nous pour voir le vélo, on
commence par communiquer avec une séance photos qui
les fait beaucoup rire lorsqu'ils se voient dans le cadre
de l'appareil !!!
Les institutrices jouent les timides et restent à nous
regarder de loin. Après plus ample connaissance, on
peut pénétrer dans les classes. Il y a de vieilles
tables en bois avec des bancs où les enfants sont assis
par 3 et un tableau. Les enfants font beaucoup de dessins
sur les tables. Devant la baraque, il y a plein de petits
jardinets, on nous explique que ce sont les enfants qui cultivent
toutes sortes de choses, et que si un enfant est moins bon
dans le travail intellectuel, et bien il passera plus de temps
à cultiver son jardinet !!!
Les enfants nous font des dessins pour l'Unicef, nous sommes
ravis car la plupart ont dessiné un village typique
au Laos avec des chalets sur pilotis, super ! merci à
tous.
La pause midi
Pour manger le midi c'est toute
une histoire. En effet, sur le bord des routes au Laos il
n'y a pas trop d'endroits pour manger, alors on s'arrête
souvent chez quelqu'un qui fait à manger pour tout
un hameau... mais c'est toujours la même chose : soupe
aux nouilles (mais en fait, nouilles à la farine de
riz). Au bout de quelques jours on sature. Chaque midi, on
espère trouver autre chose, mais non, on nous apporte
toujours avec le même grand sourire le fameux bol. Heureusement
il y a les mangues juteuses et les petites bananes.
Le midi, nous rencontrons souvent des personnes ägées
qui parlent très bien français et qui se souviennent
encore des noms de leurs professeurs français, ceux
qu'ils avaient à l'ecole étant jeunes. Nous
avons de bonnes conversations avec ces gens. Une fois, on
rencontre quelqu'un qui a travaillé en France il y
a 15 ans. Il nous dit qu'il est retourné au Laos car
finalement bien qu'il gagnât mieux sa vie en France
(il était mécano chez Renault), la vie est plus
facile ici (pas d'assurances, de loyers à payer, etc...
en France il ne lui restait plus rien). C'est la premiere
fois au cours de notre voyage que nous rencontrons cette approche,
d'habitude, les gens pensent qu'en Europe tout est facile
et que l'argent coule à flot pour tous.
Un autre midi, nous voyons une maman arriver avec son petit
garçon dans les bras, il s'est méchamment ouvert
la joue. Elle vient voir la pharmacienne qui n'est autre que
celle qui vient de nous faire notre soupe aux nouilles. Hop
en 2 temps 3 mouvements, elle remplace sa louche par une espèce
d'hameçon pour faire des points de suture au petit,
on lui propose des compresses stériles mais elle préfère
verser une tonne d'alcool sur la plaie, ce qui donne évidemment
le spectacle d'horreur que vous imaginez... Bref, on lui repropose
des bandes qui servent à cicatriser la plaie, on explique
que c'est mieux et tout et tout, mais elle n'a pas l'air d'avoir
confiance et préfère sa bonne vieille méthode
"points de suture à l'hameçon", la maman qui
tient ce petit bout de 7 ans a l'air de se fiche de la future
grosse cicatrice...
Bref, on quitte tout ceci, un peu retournés en pestant
de ne pas être médecin et en priant le ciel pour
ne pas s'ouvrir quelque chose au Laos.
Le mariage
Un jour nous nous arrêtons
dans une gargote pour boire un coup. Comme d'habitude, des
dizaines d'enfants viennent nous observer. Puis nous voyons
débarquer un gars qui parle anglais, il nous explique
qu'il vient du village voisin, que le propriétaire
du boui-boui l'a appelé sur son portable : "Et tu sais
quoi, y a deux étrangers qui sont assis dans mon cafe,
je te jure, c'est la première fois !!! Viens leur parler
car moi je ne parle pas anglais". On rigole bien, tout ça
s'est passé et nous n'y avons vu que du feu... Tiung
parle anglais car il travaille de temps en temps en Thaïlande,
il nous dit qu'il est revenu aujourd'hui car c'est le mariage
d'un de ses amis... "Mais au fait, nous dit-il ! vous avez
le temps, venez je vous invite au mariage, nous sommes heureux
de vous recevoir" , sans nous laisser le temps de repondre.
Il nous dit que c'est à 1km en continuant la route,
il y va en mobylette et on le rejoint en vélo. A 500m,
on tombe sur un mariage (mais en fait ce n'est pas le bon),
on s'arrête, on cherche des yeux Tiung mais on ne le
voit pas. Par contre, les gens sont fous, ils sont tout contents
que nous nous soyons arrêtés et viennent nous
chercher pour nous inviter...
On comprend alors que ce n'est pas le bon mariage, misère
!!! Comment leur expliquer, on leur fait des signes, des dessins
pour leur dire qu'on va dans un autre... Bref, on réussit
à se dépatouiller et on arrive au mariage du
copain de Tiung. Des gens assez éméchés
viennent nous accueillir, on comprend en voyant ce qu'il nous
servent pourquoi tout le monde paraît saoul, alcool
de... je ne sais quoi, mais qui arrache !!!
Tous les gens ont des ficelles blanches autour du poignet
et la mariée en a une plus grosse mais pas de robe
spéciale, il n'y a pas beaucoup de monde mais la musique
est au rendez-vous et les gens dansent mais souvent pas loin
de leur verre...
Bref, après quelque temps, on quitte difficilement
tout ce beau petit monde avec les Sabaidiis d'usage...
Le temple Wat Phu sous la jungle
Un jour nous troquons notre monture
pour louer une mobylette et allons explorer les ruines du
temple khmer de Wat Phu. A l'origine un temple hindouiste,
il est maintenant bouddhiste et utilisé par les locaux.
Il est impressionnant et tout recouvert de jungle, c'est une
bonne mise en bouche pour Angkor, d'ailleurs nous voyons l'ancienne
route qui reliait les 2 temples au temps de l'âge d'or
de l'empire khmer, dommage qu'elle soit complètement
inutilisable maintenant.
Mais qui sont ces fous ?
Après notre passage dans
certains villages, les réflexions drôles de certaines
personnes et les regards que nous avons croisés, nous
nous amusons à imaginer ce que les gens peuvent se
raconter. "Non mais, ils savent plus quoi inventer ces blancs
: un velo pour 2, alors qu'on peut déjà monter
à 3 sur un vélo normal quelle idée ???
Et qu'est ce qu'ils font avec leur gros truc blanc derrière,
ah oui c'est un frigo pour transporter les boissons fraîches.
Par contre, ils ont vraiment un drôle de chapeau, moi
je préfère largement mon parapluie pour me protéger
du soleil !!! En plus ils ne se protègent pas les bras
et les jambes, ils vont cuire... J'espère au moins
qu'ils transportent de la bonne bière fraîche
dans leurs bouteilles."
Apologie du voyage en vélo
Oui, Fends La Bise nous te remercions
pour ces milliers de kilomètres que tu as parcourus
avec nous pour explorer le monde... Tu nous a permis de découvrir
d'autres facettes d'un pays, grâce à toi nous
sommes passés hors des sentiers battus, avons rencontré
des gens formidables et parcouru des contrées loin
du tourisme de masse. Quand nous rencontrons d'autres touristes
qui se vantent de connaître un pays juste parce qu'ils
on fait en 7 jours, le tour de toutes les plus belles attractions
et des plus beaux paysages dans un bus climatisé avec
d'autres touristes... Ah, là on te remercie encore
Fends La Bise, avec toi, nous avons eu la chance de rencontrer
tellement plus de personnes, de ne pas voyager seulement de
points en points touristiques , de s'arrêter dans des
villages où les gens n'ont pas l'habitude de voir des
touristes mais qui n'en sont pas pour autant transformés
en villages de clowns, de vivre au rythme des locaux et de
découvrir leur vie quotidienne.
Non vraiment Fends La Bise, voyager avec toi ce n'est que
du bonheur !!!
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