|
Arrivée dans un nouveau monde
Le retour en Europe après
presque un an d'absence est bien étrange. Tout d'abord
on retrouve les bonnes choses : les petites routes lisses tranquilles,
les villages mignons et calmes, les conducteurs patients et courtois,
le fait de pouvoir acheter tout et n'importe quoi partout, les
paysages conservés, les plages propres... Donc au début
nous sommes tout excités puis d'un coup on se sent vide
: Mais où sont tous les gens au bord des routes qui travaillaient
normalement dans les champs ? où sont les enfants qui nous
couraient après et avec qui nous partagions des moments
si forts ? Ou sont les gens qui nous arrêtaient pour juste
nous parler et avec qui nous avions un moment d'intense échange
? Non, tout ceci n'est plus, du moins en Grèce. Ici nous
passons dans les villes et villages complètement indifférents
pour les gens qui nous regardent juste du coin de l'oeil en se
demandant "Qui sont ces gens bizarres ?", lorsque nous cherchons
notre chemin on ne nous demande plus d'où nous venons,
et on paye la nourriture 2 fois plus cher qu'avant.
Les enfants sont bien sagement chez eux et plus à traîner
au bord des routes, même les écoles sont encore fermées.
C'est donc avec ces sentiments partagés que nous abordons
notre retour sur le vieux continent...
Les premiers jours
Les débuts en Grèce
sont très plaisants puisque nous roulons sur des petites
routes perdues et que nous bivouaquons tous les soirs sur des
plages.
La première traversée de village fut quand même
"fracassante", puisque en pleine descente, les 200 kg de FLB lancé
à pleine vitesse percutent une poule qui bien sûr
traversait la route au dernier moment... Inutile de vous dire
que le pauvre gallinacé est resté sur la route sans
bouger, Puis ensuite c'est la vieille dame grecque qui sort en
nous baragouinant des choses pas très sympas tout en récupérant
le cadavre de sa pauvre bête (Il faut dire qu'elle est vraiment
stupide cette poule de se jeter sous nos roues). Bref, nous qui
voulions demander l'hospitalité dans ce village, c'est
plutôt raté !!! Bande d'assassins...
C'est à la terrasse d'une "Taberna" que nous trouverons
un endroit où dormir puisque Konstantin nous dit que l'ancienne
infirmerie est vide et que nous pouvons y passer la nuit.
Pensant
que de retour en Europe, nous ne trouverons que des routes goudronnées,
nous n'hésitons pas à passer par des routes "blanches"
sur notre carte. Nous nous retrouvons ainsi sur une petite piste
côtière qui nous rappelle l'Argentine par la difficulté
de ses pentes. Nous retrouvons aussi la sensation d'être
bien seuls puisque personne ne croisera notre route sur cette
piste impressionnante avec des vues magnifiques sur la mer Egée.
A part en Argentine et en Australie, sur toutes les petites pistes
perdues, nous croisions toujours des gens travaillant, transportant
du bois ou des gens vivant dans une cabane au détour d'un
virage, nous retrouvons donc ici cet aspect "désert" en
moins bien sûr.
Fends La Bise craque
"Non mais je commence à en
avoir marre à la fin, apres m'avoir transporté sur
5 continents, m'avoir fait rouler plus de 17000 km sur des routes
douteuses... Alors que nous sommes de Retour en Europe et que
l'on pourrait se reposer sur des bonnes routes, ils me font prendre
des pistes cabossées. Du coup j'ai craqué, j'ai
crevé 3 fois de suite du pneu arrière en 3 jours...
J'ai bien senti que ça agaçait Maud et Matthieu
mais bon il faut leur faire comprendre que je ne suis pas invincible...
Surtout qu'à la troisième crevaison, c'est carrément
le pneu arrière qui a éclaté "Paaaaf" ça
a fait. Du coup ils m'en ont remis un tout neuf, cool !!! Je leur
refais le même coup sur le pneu avant ?
Puis en plus ma chaîne n'arrête pas de craquer, déjà
qu'ils me l'ont raccourcie, vivement l'arrivée du père
de Maud avec du matos tout neuf..."
Le long de la mer
C'est très grisant de pédaler
tous les jours en contemplant la grande bleue, pas de vent, du
soleil, de bonnes routes, c'est vraiment très beau. Ca
monte et ça descend mais nous sommes bien récompensés.
Tous les soirs après avoir rempli notre outre d'eau, nous
dormons sur une plage déserte.
Evidemment le retour en Europe implique que nous nous sentons
moins en sécurite qu'avant, du coup Maud ressort ses pièges.
Tous les soirs elle attache Fends La Bise à la popote,
au moindre mouvement ça fait un bruit qui nous réveillera,
elle cache ensuite la corde sous le sable !!!
Nous retrouvons aussi de chères petites bestioles que nous
avions oubliées depuis l'Inde : les moustiques, ils nous
polluent bien la vie pour dormir... Pour trouver de l'eau c'est
toute une histoire, surtout que les gens n'y mettent pas du leur,
quelquefois on nous sort qu'elle n'est pas potable : "en Grèce
pas potable ! alors que nous avons bu celle de Turquie et de Syrie",
même en montrant nos bidons vides, une dame fait mine de
ne pas comprendre...
Les accueils grecs
Ils sont quand même sympas
ces Grecs, c'est comme partout, il suffit de les trouver... Un
soir nous plantons donc notre tente dans le jardin de Spartacus
qui nous invitera à dîner par la même occasion
de la bonne feta et des crêpes... Un midi nous sommes invités
à goûter par Dimitri qui nous montre le fruit de
sa pêche au harpon. Ici les gens vivent avec la mer.
L'excitation monte chez Maud
Ce soir nous allons chercher le
père de Maud à l'aéroport de Thessalonique,
il pédalera 6 jours avec nous. Inutile de vous dire qu'il
y en a une qui est toute contente.
|