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Premières impressions
Le
passage de la Cordillère des Andes est impressionnant, dès la frontière
passée, nous perdons 10 degrés et sentons l'humidité augmenter.
La descente est vertigineuse, nous passons dans des paysages de
forêts denses accrochées aux flancs des Andes, tous les kilomètres
nous entendons le bruit d'une cascade ou d'un torrent tumultueux,
c'est vraiment superbe. C'est un autre monde beaucoup plus humide.
Nous voyons aussi de drôles d'oiseaux avec des cris moqueurs, des
alpagas, les bruits la nuit dans la forêt nous font frémir.
C'est la première fois depuis que nous sommes partis que nous avons
un peu froid, nous n'arrivons même pas à allumer un feu tellement
le bois est humide. Le Chili prend en effet toutes les averses venues
du Pacifique qui s'arrêtent sur les Andes.
Le passage de la frontière est très bien organisé, on nous demande
si nous n'avons pas de fruits ! Il est en effet interdit d'importer
des denrées alimentaires au Chili à cause du commerce des fruits
et de la maladie de la vache folle dont le Chili est exempt.
Sinon, ce qui nous surprend dans ces débuts de Chili c'est
le prix de la vie quotidienne (aussi cher qu'en Europe) et la timidité
des gens (par rapport aux Argentins).
On
se perd encore
Au
Chili, il n'y a pas beaucoup de routes, ce sont ou de grandes routes
nationales, ou des pistes. Nous décidons de prendre une piste afin
de couper vers le sud et le volcan Osorno. Bref, ça devait être
une mauvaise piste car nous tombons sur un cul de sac. Vu qu'il
n'y a aucune indication, nous sommes complètement paumés.
Seuls les superbes paysages nous rassurent, les champs de vaches
d'un coté et le majestueux volcan cousin du Fuji Yama de l'autre.
Heureusement, nous rencontrons Pedro, un prêtre missionnaire avec
ses jeunes qui nous remettent sur la bonne route...
Ce qui est drôle ici, c'est que beaucoup de gens parlent allemand,
en effet les Allemands ont émigré en masse dans le sud Chili dans
les années 1840, on arrive donc à se faire comprendre...
On
passe à la radio...
De
retour à la ville de départ, nous rencontrons une jeune fille, Maria,
qui nous pose plein de questions, son père est le directeur d'une
radio locale, et hop ! en deux temps trois mouvements nous voici
installés dans un studio de radio. Ils veulent tout savoir de notre
voyage, Maria traduit de l'anglais à l'espagnol. C'est très sympa
et nous avons même droit à une séance photo pour le journal local
!
Dans
la jungle, aux pieds du Volcan
Maria
nous indique donc le bon chemin, et nous repartons le jour suivant
sur une autre piste, encore plus mauvaise que celle d'avant. Nous
approchons de ce volcan qui culmine à plus de 3000 m au dessus de
nos têtes. La région est parsemée de nombreux lacs, dont l'eau est
glaciale, mais les Chiliens n'en ont que faire et se baignent allègrement
dans cette eau froide !
Le
ptit bruit !
Depuis
l'Argentine, un petit bruit a fait son apparition... Cela nous agace
au plus haut point surtout qu'il n'apparaît que pendant les côtes
!!! Maud use donc de tous les stratagèmes pour isoler le bruit :
Maud court à coté du vélo pendant que Matthieu pédale (pas de bruit),
Maud remonte (bruit), Maud ne pédale plus (plus de bruit), bizarre...
Tous les soirs nous nettoyons notre monture, mais le lendemain le
petit bruit revient. Au bout de trois jours, Maud a enfin trouvé
l'origine du bruit agaçant, des grains de sable de la piste dans
les trous des rayons !!! Un vélo est décidément plein de secrets...
La
pluie fait son apparition
Après
124 jours de temps pseudo sec, nous ne vous expliquons pas le choc
lorsque la pluie s'installe 3 jours durant. Le premier jour ça va,
le deuxième jour nous sommes mouillés, le troisième nous sommes
sales et mouillés !!! Quand on pense que de l'autre coté des Andes,
en Argentine, il fait beau et sec, nous enrageons. Une pluie bretonne
s'est installée au sud Chili, des trombes d'eau ont transformé notre
tente en chiffon. Nous décidons finalement de nous réfugier dans
la chambre d'hôte d' Anna et Augusto qui nous offrent la chaleur
d'un poêle et du linge propre... Nous sommes bien contents
d'avoir prévu notre itinéraire pour un temps chaud, car le froid
et le vélo ne font pas bon ménage.
Sur
la Panaméricaine
Arrivés
à Puerto Montt, nous prenons la direction du nord sur la mythique
Ruta 5. Il s'agit de la partie chilienne de la célèbre route Panamerica,
qui relie l'Alaska à Ushuaia en passant par le Mexique... C'est
une grosse route mais le trafic y est plutôt réduit, de toutes
façons nous n'avons pas le choix.
Dans une station service, un petit garçon de 11 ans vient nous parler
dans un français impeccable : "Bonjour, j'étudie à l'école française
de Conception, nous vous avons doublés avec mes parents, prenez
ces barres chocolatées" et il disparaît aussi vite qu'il est venu...
Nous
voici désormais à Valdivia à quelques kilomètres de l'océan Pacifique
où nous avons retrouvé le beau temps.
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