Lamu
ou la petite Zanzibar
Le jeudi 1er juin au Kenya est férié donc c'était un
long week end pour nous. Départ jeudi midi en avion pour Lamu sur la
cote au nord du Kenya.
Nous atterrissons sur l'île de Manda puis un bateau nous attend pour
aller sur l'île de Lamu. L'île est en forme de croissant et mesure
25 km sur 12, elle est couverte de dune de sable, festonné de Mangrove.
Normalement la mer y est bleu turquoise mais pas en cette saison car la saison
des pluies ici n'est pas encore terminée. Nous passons notre première
apres midi a découvrir la ville. Découvrir lamu, c'est flâner
dans une atmosphère médiévale. Les hommes sont vêtus
de pagnes de couleurs (KIKOI), Les femmes portent des pagnes multicolores
(Kanga) ou le grand manteau noir (bui bui) avec un foulard sur les cheveux
et le visage. Les anes transportent des sacs de riz, du sable, des gravats.
Pourtant, Lamu n'est pas coupée du monde. Il y a l'électricité
quand le générateur à essence fonctionne, des paraboles
pour la télé, quelques cybercafés. Les jeunes hommes
portent les maillots des clubs de football européens, et font tous
partis d'une team, il y a les teams de cap'taine dhown (bateau), de cap'taine
fish, et cap'taine donkey, et les plus jeunes sont à la peche sur des
sacs de polystyrène. A la tombée du jour, les pêcheurs
rentrent leur dhow, tandis que les anciens disputent des parties de bao (jeu
similaire à l'awalé).
La
nuit tombe sur Lamu
Puis vient la nuit, et Lamu s'anime à nouveau; toute l'île déambule
dans la grande ruelle; on fait ses emplettes, le poisson grillé dans
tous les coins, on grignote du mais on regarde un match de foot par la fenêtre
du magasin qui en vend une.
Nous nous installons à une terrasse, plat de crabe pour 5 euros, concentré
de fruit en jus pour 1 euro. Nous entendons des chants et tamtam, les enfants
arrivent et font la quête pour le club de football pour pouvoir acheter
des maillots à toute l'équipe.
Départ
en mer
Le vendredi rdv avec le cap'taine Rachid pour une sortie en dhown, une partie
de pêche et une grillade sur l'ile de Manda. On attend un groupe qui
doit nous rejoindre, mais pendant se temps la Matthieu négocie notre
journée de demain avec un cap'tain donkey (qui possède des ânes),
45 min après ils arrivent enfin et nous faisons la rencontre de 4 autres
francais, ahh les francais (pourtant il n'y en a que 800 dans ce pays) toujours
en retard, en fait ce n'est pas de leur faute, ils n'étaient pas au
courant du rdv car ici tout se prévoit à l'arrache, "pole
pole" comme ils disent en swahili, akounamatata. Elise, Joe, Marjorie
et Anna-Laure des VI de Nairobi embarquent sur le bateau. Et c'est parti,
manque de pot nous voyons au loin une averse se rapprocher à grande
vitesse, en moins de 2 nous nous retrouvons sous une bâche de refugiés
du UNHCR avec une sale odeur de poisson qui me soulève le coeur, elle
durera 2 minutes puis 10 puis 20, le temps de pêcher 2 malheureux poissons,
et de sympatiser avec l'équipage, nous écourtons la partie pour
nous diriger sur l'ile de Manda.
Et c'est par grand vent de face que nous admirons la rapidité avec
laquelle le cap'taine change de cap en faisant tourner la voile triangulaire,
pendant que les autres tirent sur les cordes pour la maintenir, un coup assis
à droite, un coup à gauche le dhown se transforme en véritable
catamaran.
La pluie cesse et nous arrivons sur la plage telle des naufragés. Baignade,
repas de poisson au coco, bronzette et freesbe.
Ballade
en âne
Samedi rdv avec le cap'taine donkey. C'est parti pour 1h30 d'âne en
direction de Matondoni à 8 km au Nord de Lamu. Nous traversons Lamu
a dos d'âne, nous arrêtons pour acheter quelques fruits et de
l'eau, puis nous quittons la ville, pur rejoindre Matondoni a travers les
dunes et les palmiers.
Nous arrivons a Matondoni, le village est dénué d'infrastructures
et est resté très authentique. Les habitants se sont spécialisés
dans la fabrication des dhow avec des outils et des techniques traditionnels,
ils transmettent leur savoir faire de père en fils depuis des siècles.
Ici tout le monde travaille, les femmes tresses les paniers en feuilles de
coco, préparent les nouvelles lattes des toits en feuilles de coco,
les hommes réparent les filets de pêche, et les voiles des bateaux,
pendant que les enfants remplissent les nombreuses petites écoles coraniques.
Nous comprenons maintenant pourquoi on surnomme les ânes « bourriquot
», autant avec les autochtones ils ont l’air de se faire bien
diriger, autant avec nous ils font ce qu’ils veulent. Ainsi Matthieu
a failli se retrouver une dizaine de fois par terre à cause de cet
âne qui se cabrait pour le renverser. A la fin de la journée,
à force d’avoir sautillé, nous avons les fesses en compote.
Retour
en mer
Dimanche, nous retournons en dhow sur l’ile de Manda pour profiter
de la mer. En fin d’après midi, il est l'heure de repartir Jamale
nous refait traverser le chenal pour arriver sur l'ile de l'aéroport,
un petit chemin de terre nous y mène, on arrive sous la grande paillote
de l'aéroport, nous donnons les sacs, la fouille sera faite à
la main, puis controle des passeports ici pas d'ordinateur, nous sommes en
plein air, sous un toit de paille, nous nous installons dans la salle d'attente
les pieds dans le sable, on peut lire sur un arbre « interdit de fumer
». Nous montons dans l'avion, et ce soir à 20h00 nous serons
chez nous à Nairobi.